D’après un sondage exclusif réalisé par Patrick Haas, rédacteur chef de l’hebdomadaire spécialisé En toute Sécurité, le critère de sélection prédominant d’un prestataire de sécurité est le prix. Le budget prévu par les directeurs des achats serait même en baisse pour un peu moins de la moitié des personnes interrogées. En effet, beaucoup estiment avoir suffisamment investi en matière de sécurité depuis les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015.

Ce changement de priorité intervient dans un contexte de pleine hausse des coûts et charges sociales. En effet, à partir de 2018, ils augmenteront d’1,94%. Ce chiffre ne prend pas en compte l’évolution du SMIC. De plus, la baisse programmée du CICE d’un point impactera les coûts sociaux d’1,4%. L’augmentation totale des charges s’élèvera donc à 3,34%.

Sur fond de guerre des prix,  ces deux hausses vont pénaliser les entreprises. Particulièrement celles qui proposent des solutions permettant d’optimiser la sécurité sur site grâce à des plans de progrès efficients (sécurité des bâtiments et des salariés). La sécurité privée d’aujourd’hui est un mix entre intervention humaine, technologique, savoir-faire et gestion en backoffice. L’expertise a un coût, et payer en deçà reviendrait à acquérir une sécurité impersonnelle et non adaptée.

D’autant plus que certaines entreprises proposent leurs services à des prix défiants toute concurrence. Des offres qui peuvent cacher des vices et n’offrent aucune garantie quant à la conformité du prestataire.

Vers la création d’une garantie financière ?

Malgré les multiples contrôles du CNAPS, les entreprises frauduleuses restent toujours aussi nombreuses. Une idée a même éclos au sein des syndicats professionnels des sociétés de sécurité privée : la création d’une garantie financière à l’instar des agences immobilières ou des courtiers en assurances. D’après Patrick Senior, PDG de BSL Sécurité, l’objectif serait « de garantir notamment aux clients mais aussi aux salariés et aux pouvoirs publics, un bon niveau de performance, de déontologie, de moyen d’assumer ses responsabilités et de respecter ses engagements sociaux… Cela contribuera à écarter du secteur tous les intervenants adeptes de pratiques déloyales voire illégales dont les autorités ne parviennent pas à réduire les méfaits et dont souffrent tous les acteurs et partenaires responsables de l’ensemble de la chaîne sécuritaire. »

Cette idée permettra d’assainir la profession et de renforcer l’image de la sécurité privée. En attendant, elle n’est qu’au stade de projet et les entreprises clientes devront être vigilantes quant au choix de leurs prestataires.